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Louvain-La-Neuve en Chiffres

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Localisation :Province du Brabant Wallon, Belgique

Année de création : 1971

Superficie : +-920 hectares

Superficie de la dalle : 14,5 hectares

Population : environ 50 000 habitants, dont 20 500 étudiants (2017)

densité : 921 habitants/km

Petit pays délimité par la France au sud, les Pays-Bas au nord et l’Allemagne à l’ouest, la Belgique est l’un des 6 pays fondateurs de l’Union européenne et elle accueille dans sa capitale, Bruxelles, les principales institutions qui régissent cet union. La Belgique a cela de particulier qu’elle est  géographiquement et linguistiquement divisée. D’une part, toute la partie sud du pays est occupée par des francophones, les wallons, alors que de l’autre part, la partie nord est occupée par des néerlandophones, les flammands. La région de Bruxelles-capitale fait figure d’exception car, même si elle est située en territoire flammand, on y parle majoritairement le français, à cela on peut ajouter qu’il existe une petite communauté germaphone en Belgique située tout près de la frontière, à l’est de la ville de Liège.

 

Quand à la ville à l’étude, Louvain-la-Neuve, elle est située dans la province du Brabant Wallon, à environ une trentaine de kilomètres à vol d’oiseau de Bruxelles. Cela veut dire qu’elle jouit d’une relation de proximité avec la capitale qui lui est bénéfique sous plusieurs aspects. Cette proximité va influencer, d’une part, le développement de son parc scientifique, qui est le plus gros en Belgique, et le développement de sa ligne ferroviaire, qui permettra à l’université de Louvain-la-Neuve d’attirer un nombre d’étudiants important qui vivent dans la capitale.

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LA MORPHOGÉNÈSE DE LOUVAIN-LA-NEUVE

 

La création de Louvain-la-Neuve et de son université, l’UCL, est à l’origine de querelles politico-linguistiques qui on marquées le pays dans les années 60. À la base, l’UCL était située dans la ville de Leuven (Louvain en français), territoire flammand tout près de la capitale. Cette université était alors partagée entre francophones et néerlandophones jusqu’en 1968, ou la crise “Wallen Buiten” (Wallons dehors) éclate. Durant cette période sombre, les flammands réclament la scission de l’UCL au nom de l’unilinguisme régional. En gros, on ne veut plus de francophones en Flandres. Après de nombreuses manifestations et une cohabitation de plus en plus difficile, la section francophone de l’UCL dû finalement quitter Louvain en 1968, cédant la victoire à la section flammande de l’université, maintenant devenu la KUL. Un plan d’expansion fut alors mis sur la table pour permettre à l’UCL de perdurer. Un site à Woluwe, un quartier de Bruxelles, fut tout d’abord envisagé, mais la crainte de la part des wallons de faire face aux flammands en territoire bilingue mis un frein au projet. Dans un esprit social fort, où la nouvelle université devait selon plusieurs privilégier une région exclusivement francophone, l’UCL se tourna finalement vers la commune wallonne d’Ottiginie, dans le Brabant Wallon,  pour implanter le projet. Le bourgmestre en place ayant reservé près de 200 hectares de terres agricoles pour la nouvelle université. À l’origine, sur ces terres, il n’existait rien d’autre que quelques fermes : la ferme des Bruyères, la ferme du Blocry, la ferme du Biereau et la ferme de Lauzelle. C’est autour de ces fermes que ce développera peu à peu les quartiers du même nom, en commençant par celui des Bruyères, qui est aujourd’hui le plus gros de Louvain-la-Neuve. La construction ex-nihilo de la ville (à partir de rien) fut motivée par les grandes ambitions de l’administrateur général de l’époque Michel Woitrin :  

 

« On ne veut pas construire un simple campus qui rassemble bâtiments d’enseignement, de recherche et même de logement étudiant dans un vaste et beau parc, et organise ainsi un « ghetto » puisque ne s’y côtoient que les suppôts de l’Université [...] l’objectif est de créer une petite ville aussi normale que possible, mais faisant place aussi à une université, nous laissant ainsi influencer par l’expérience d’Oxford, de Cambridge et pourquoi ne pas le dire, de Leuven. »

 

Une particularité de la ville, et une décision prise au moment de son érection, est que l’UCL est restée propriétaire de l’ensemble des terrains du site qui lui a été octroyé. L’université cède alors des emphytéoses (sorte de bail longue durée) aux constructeurs privées pour que ceux-ci puissent développer leur projet urbain (Laconte, p.25). C’était et c’est encore pour l’université une façon de toujours avoir un mot à dire sur ce qui se construit à Louvain-la-Neuve et c’est entre autre ce qui à permis à la ville de se développer en mettant constamment de l’avant la mobilité piétonne.  

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LA NAISSANCE DE L'AXE STRUCTURANT

 

Par ailleurs, compte tenu du principe de cession de bail et dans le contexte d’érection ex-nilhilo, la réalisation de la ville devait se faire par étapes, avec à chaque fois, un ensemble autonome comprenant bien évidemment des facultés universitaires, mais aussi des logements et des commerces. La première phase urbaine du projet de Louvain-la-Neuve gravita autour de la faculté des sciences et vit naître la place des Sciences et la place des Wallons. Ces deux places publiques, l'une académique et l'autre urbaine, étaient reliées par une rue, la rue des Wallons, et fonctionnait comme un coeur de ville (Remy, p.63). Ce morceau urbain était destiné à devenir l’épine dorsale de tout le site (Laconte p.25). Cet axe, situé à l’est de l’actuelle dalle, prévoyait se prolonger suivant la création des différentes “poches” urbaines de la ville. La genèse rapide de la ville à partir de ce point névralgique se poursuivit rapidement de l’est à l’ouest pour rejoindre le centre sportif du Blocry, construit au même moment. De là est née cet axe structurant qui passe par les points clés de la ville, et surtout par ses places publiques (la place des sciences, la place des wallons, la grand place, la place Pierre Coubertin et la place des sports entres autres). C’est selon cet axe que s’orientera naturellement notre analyse urbaine.

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La ville universitaire de Louvain-la-Neuve, outre le fait qu’on peut la considérer comme une ville nouvelle, à cela de particulier qu’elle est en grande partie piétonne. Son centre névralgique est située sur une dalle  avec en dessous la gare, des voies carrossables rapides et des parkings. Le fait d’avoir cette piétonnisation et cette volonté d’arrimer un campus universitaire à des fonctions urbaines amènent plusieurs enjeux qui méritent qu’on s’y attarde. Malgré la quantité restreinte de rues carrossables la ville est elle perméable? Le déplacement piéton est-il réellement mis de l’avant et si oui, est-il efficace? Existe-il réellement une mixité sociale et fonctionnelle à Louvain-la-Neuve? Ou les fonctions universitaires viennent diluer tout le reste? Est ce que Louvain-la-Neuve, de part ses typologies, ses espaces publiques et sa marchabilité est une ville à échelle humaine? C’est de cela dont il sera question durant les prochaines lignes.

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Félix Hamel + Simon Proulx

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