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CONCLUSION

UN PARI OSÉ ET RÉUSSI

En tant que ville nouvelle, Louvain-la-Neuve s’était donnée comme objectif de concevoir une ville pour les piétons d’abord, ce qui a mené les concepteurs vers l’urbanisme sur dalle. Le concept principal étant que les circulations automobiles et les stationnements sont en souterrain tandis que le dessus de la ville, la dalle, est réservée aux piétons. Bien qu’un tel système ait été critiqué dans d’autres villes d’Europe notamment, où la ségrégation verticale n’est pas toujours bien perçue, le cas de Louvain-la-Neuve semble faire exception grâce à sa gestion particulière qui a permis d’assurer la qualité des espaces publics et des parcours piétons au-dessus de la dalle. Les concepteurs ont ainsi relevé le défi d’instaurer une véritable culture piétonne à Louvain-la-Neuve. Par ailleurs, cette ville pensée pour les piétons se devait de fonctionner selon un système qui diffère d’une majorité des villes conçues pour l’automobile. Les critères énoncés dans l’ouvrage Responsive Environments doivent donc être interprétés et appliqués avec une certaine souplesse afin de s’adapter à ce cas particulier. En effet, la configuration des îlots ne suit pas de logique particulière, les interfaces publiques et privées sont assez confuses, puis les adresses adonnent sur des passages piétons plutôt que sur des rues conventionnelles, pour ne nommer que ces exemples. Pourtant, Louvain-la-Neuve affiche un “dynamisme à faire pâlir d’envie ses consœurs belges” (Doumerc, 2012) et l’ensemble fonctionne particulièrement bien, ce qui en fait une ville unique en son genre.

 

De part sa morphogénèse particulière et très rapide, où l’ensemble c’est développé par ‘’poches’’ urbaines le long d’un axe structurant, les concepteurs ont réussi à créer une ville où se côtoient efficacement plusieurs usages et plusieurs branches sociales. Le défi de marier ville universitaire et ville “normale” semble avoir été bien relevé lorsque l’on regarde la variété de choix et d’expériences proposées aux habitants. Du centre commercial au théâtre en passant par les musées, le complexe sportif et le lac, tout est facilement accessible et surtout accessible à la marche, aussi bien pour l’étudiant que pour les familles. De plus, en voyant qu’aujourd’hui la proportion d’étudiants et de non-étudiants tend à s’équilibrer, on peut penser que la volonté d’avoir une mixité sociale intéressante à Louvain-la-Neuve a été atteint. Néanmoins, un point négatif à noter serait le place accordée aux ainés et surtout aux gens à mobilité réduite qui, selon l'interview réalisé avec Naomée Mann (Mann, 2018), sont sous-représentés dans la ville. Il est certain qu'une ville ou la majorité des déplacements se font à pied n'est pas l'idéal pour cette tranche sociale, mais gageons qu'ils existent des solutions pour leurs permettre d'avoir une place plus importante à Louvain-La-Neuve.

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Par ailleurs, du point de vue de la marchabilité au niveau de l’axe piéton universitaire, l’analyse des qualités spatiales de l’environnement ont permis de soulever que le parcours semble plutôt viable. Outre le manque de lisibilité qui demande aux piétons de prendre un moment pour se repérer, l’organisation, dans une optique de convivialité, démontre une bonne réussite. Les espaces publics collectifs libres et peu aménagés pourraient être davantage travaillés, avec du mobilier urbain par exemple, mais ils sont tout même animés et occupés. Les habitants de Louvain-la-Neuve sont habitués de vivre dans les espaces extérieurs et les utilisent pour se rassembler, sans oublier que l’esprit festif de la communauté étudiante aide beaucoup au dynamisme de l’ensemble. La ville affiche toutefois un léger manque d’intégration de végétation pour dynamiser et diversifier l’expérience sensorielle des occupants. Le caractère très minéral des bâtiments et des places publiques mériterait une petite cure de verdissement.

 

En somme, l’entrevue réalisée auprès d’une ancienne étudiante ayant séjourné à Louvain-la-Neuve a apporté des nuances très pertinentes à l’analyse réalisée. C’est pourquoi il serait intéressant d’approfondir la démarche en interrogeant davantage de résidents par le biais d’un sondage internet sur les réseaux sociaux, par exemple. En outre, malgré le fait que des améliorations pourraient être apportées, Louvain-la-Neuve a su faire d’une utopie, une réalité en relevant un parti osé.

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Place Socrate

Source : DH.be, 2016

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Grand Place

Source : La croix.com, 2016

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Place des Wallons

Source : François Schreuer.org,  2003

Marianne Dallaire + Félix Hamel + Audrey Martel

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